L’Antiquité
On ne sait que très peu de choses sur Tronville durant la période antique. Si ce n’est que la voie romaine Reims-Metz serait passée par chez nous, sur l’actuelle rue de l’Ornain / rue de la gare.
Le Moyen-Âge
La première mention de Tronville se trouve dans un document datant de 1237, où il est fait mention que Tronville, doté d’un château seigneurial, devait donner de l’avoine à l’église d’Evaux suite à l’exécution testamentaire de BEAUDOUIN de SALMAGNE.
La construction de la tour de l’église fortifiée de l’Immaculée Conception (classée aux monuments historiques en 1998) est datée de la fin du 12ème et du début du 13ème siècle.
Par la suite, Tronville doit son nom aux seigneurs du même nom. En 1333, Marguerite de TRONVILLE rend hommage au comte de Bar.
La guerre de Cent Ans
En 1429, ROBERT 1er de SARREBRUCK, seigneur de Commercy et JEAN II de LUXEMBOURG, seigneur de Ligny se disputent les territoires de Saulx-en-Barrois et de Saint-Aubin car les deux y avaient des vassaux. A la mort de Charles II de Lorraine, ANTOINE de VAUDEMONT, soutenu par les Anglais, les Bourguignons et les Seigneurs de Ligny, conteste le prétendant légitime, RENÉ D’ANJOU, duc de Bar.
En représailles des attaques de Commercy, les Seigneurs de Ligny assiègent HENRI, bâtard de Bar, dans le château de Tronville. Pour compenser les pertes de cette attaque, René d’Anjou offre 200 florins du Rhin en 1436.
La statue de la Sainte Barbe (inscrite aux monuments historiques en 1911) installée dans l’église date de ce siècle.
L’époque moderne
En 1586, le duc de Lorraine Charles III vend à son trésorier Jean VINCENT la terre de Tronville et de Génicourt. François VIART, procureur du Barrois, est fait baron de Tronville en 1721 par le duc de Lorraine LEOPOLD 1er.
C’est alors que le château fut construit en 1732. François VIART a une fille, Thérèse, qui se marie avec Charles DUTERTRE en 1717, conseiller du Roi au Parlement de Metz. Ensemble, ils ont un enfant, Antoine Louis, baron de Tronville et seigneur de Salmagne. Doyen des présidents à mortier au Parlement de Metz c’est-à-dire le doyen des présidents des chambres du parlement.
Tronville et la Révolution
Tronville n’a pas d’épisode révolutionnaire connu. On sait simplement que Antoine Louis Dutertre s’est enfui en 1790 avec le seigneur de Loisey, et meurt pendant son exil. Le château quant à lui fut vendu comme bien national en 1795
Au XIXe siècle
En 1815, l’empereur NAPOLEON 1er abdique et est envoyé en exil sur l’île d’Elbe. La Meuse est alors occupée au nord par les Prussiens, et au sud par les Russes. Sur les quelques 500 habitants de Tronville , 115 personnes ont déclaré avoir subi des pertes dues au passage des troupes.
En 1843, une compasserie ouvre à Tronville, elle appartient à la famille COYEN. Dans l’annuaire de la Meuse en 1849, on peut trouver une fabrique d’instruments de mathématiques. A partir de 1849 il n’ est plus fait mention de cette usine dans aucun document.
En 1851 la compagnie du chemin de fer Paris-Strasbourg ouvre l’exploitation de la section de Bar-de-Duc à Commercy . Le bâtiment voyageurs de style néoclassique est construit à cheval sur les communes de Nançois le Petit (ancien nom de Nançois-sur-Ornain) et de Tronville d’où le nom de Nançois-Tronville.
Le château du Tertre devient en 1859 le presbytère (il le restera jusqu’en 1942 où il sera réquisitionné pour servir de logement aux soldats) et les anciens bâtiments du presbytère sont transformés en mairie et en l’école du Bourg.
L’événement principal du XIXe siècle est sans conteste la guerre de 1870.
A partir de fin septembre 1870, la monnaie allemande a cours forcé dans la Meuse. En octobre 1870, les autorités locales alertent les maires sur la présence de franc-tireurs qui s’attaqueraient aux soldats prussiens, et les communes sont tenues responsables de ces attaques. C’est donc un début de mouvement de résistance qui se met en place. Les autorités rapportent des enlèvements de rails.
La commune subit des réquisitions et loge des troupes de passage le 21 août 1871.
Tronville doit faire des efforts de guerre. Hormis les réquisitions de nourriture et de matériel, la commune doit payer certaines sommes d’argent: le 11 janvier 1871, suite à l’expulsion des Allemands du territoire français, la Meuse et l’arrondissement de Briey (54) doivent payer 1.250.000 francs.
En 1875 L’Usine des fours à chaux s’installe sur les bords du canal de la Marne au Rhin. Elle emploie 85 personnes en 1888 et 78 en 1891. Chaque jour, elle produit plus de 100 tonnes de chaux servant aux éléments décoratifs comme des balustrades ou pour la voirie.
L’entreprise réduit son activité vers 1930, pour fermer complètement en 1935. Aujourd’hui subsistent seulement une cheminée et des galeries souterraines (fermées).
Le 5 juillet 1898, Louis Daugy, batelier avec sa femme et ses 6 enfants, venait de prendre aux fours à chaux un chargement de 1740 sacs. Le bateau allait commencer son voyage sur le canal. Tout à coup, l’eau s’engouffra dans le bateau avec une violence extrême. Malgré tout son héroïsme, il ne put sauver que 3 enfants (La Croix Meusienne 10/07/1898). La péniche s’appelait l’Amiral-Gervais . Les enfants sont enterrés dans le cimetière de la commune après une cérémonie présidée par M. BIGE, maire et M ; CULOT, adjoint (L’Est du 10/10/1898). Cet accident fut le premier accident fluvial d’importance.
Après la guerre de 1870, l’entreprise alsacienne GOLDENBERG s’installe à Tronville. Avec l’annexion de l’Alsace suite à la défaite de 1870, la compagnie cherchait à rester sur le territoire français, elle devenait la Manufacture Française d’Outils.
L’implantation de l’usine a permis la construction de logements ouvriers à proximité de l’usine.
En 1913, on dénombre pas moins de 27 services et commerces.
Tronville et la Seconde Guerre Mondiale
Entre 1944 et 1945, le presbytère reçoit des déportés polonais.
La fin du XXe siècle : croissance économique, démographique, et déclin
En 1946 , le presbytère est en état de délabrement, il faudra attendre les années 1950 pour que des travaux soient entrepris . En 1952 la perception et les PTT s’y installent et les dépendances sont transformés en logement.
En 1952 , l’église se voit doter d’une horloge.
Avec l’installation des industries comme la Rhovyl en 1948 (sur le site de la Goldenberg) et Sodetal en 1969, Tronville connaît une croissance démographique. La Rhovyl employait 600 personnes en 1959. Preuve de cette croissance : la population passe de 921 habitants en 1954 à 1.264 en 1962. Ce qui n’est pas sans conséquences : Tronville-en-Barrois connaît une crise du logement à la fin des années 1950.
Entre 1957 et 1959, les projets de logements économiques sont discutés avec 2 HLM dans la rue de Maulan, financés par la société Rhovyl.
Peu après, la Rhovyl commence la construction de 50 logements au lieu-dit « le Maroc ». Il s’agit des Logeco. La construction se fait entre 1961 et 1965. On y compte aujourd’hui 11 blocs (entrées) de 10 logements chacun.
Ensuite, c’est le projet d’un lotissement au Bouvret avec un groupe scolaire en 1963. Ce lotissement est fait de 118 logements en HLM. L’école du Bouvret est construite en 1963, pour entrer en service en 1965. Les blocs de l’Ornain, sont construits en 1964.
La commune continue de s’agrandir avec l’augmentation de l’activité à la Rhovyl et Sodetal. En 1975, le lotissement des Combles commence à se construire. Ces constructions sont entreprises par l’OPAC (Office Public d’Aménagement et de Construction). Ces constructions se font jusqu’au début des années 1980. La dernière rue construite fut la Rue de la République, avec l’Impasse de la Magdeleine.
En 1983, la mairie s’installe dans l’ancien presbytère.
En 1998, les bâtiments de la mairie sont classés aux monuments historiques : l’ancien château du Tertre dans sa totalité ainsi que les façades et toitures de ses dépendances.
Les blocs de l’Ornain, sortis de terre en 1964, seront détruits en 2008.
Une page d’histoire de Tronville s’est tournée en 2017 avec la fermeture de la Sodetal. Cette fermeture a entraîné plus de 150 personnes au chômage.
En 2017 s’achève les travaux de rénovation de la toiture du château du tertre, de mise aux normes d’accessibilité des services administratifs et la salle du conseil municipal.
Carte d’identité administrative
Noms : Tronvillia (1402) ; Trouville (1460) ; Tronville (1793) ; Tronville-en-Barrois (1891)
Superficie : 12,64 km²
Habitants :
1793 : 522
1896 : 809
1911 : 1236
1936 : 925
1946 : 810
1968 : 2229
1982 : 2364
1999 : 2039
2017 : 1438
Arrondissement : Bar-le-Duc
Canton : Loisey (1790-1801)
Ligny-en-Barrois (1801-2015)
Ancerville (depuis 2015)
Sources :
PELLETIER Ambroise, Nobiliaire ou armorial général de la Lorraine et du Barrois, 1877.
DUMONT Charles-Emmanuel, Histoire de la ville et des seigneurs de Commercy, vol. 1, 1843.
BERTRAND Albert et STREIFF Jean-Paul, Le pays de Commercy, Les dossiers documentaires meusiens, 2004.
DOM CALMET, Notice de la Lorraine qui comprend les duchés de Bar et de Luxembourg, l’électorat de Trêves, les trois évêchés (Metz, Toul et Verdun): l’histoire par ordre alphabétique des villes de ce pays, des bourgs, des villages, des abbayes…, 1756 (édition de 1840).
LEFEVRE Pierre, Ligny-en-Barrois, les dossiers documentaires meusiens, 1991.
CHASOT DE NANTIGNY Louis, Tablettes historiques, généalogiques et chronologiques, 1757.
NAEGEL Antoine-Paul, Le département de la Meuse (France) : industrialisation entre 1790 et 1914 (thèse de doctorat), Université de Nantes, 2006.
ROYER Lionel et VERSTRAETE René, L’esprit du compas : outil et symbole, 2009
LEMOINE H., Département de la Meuse, dictionnaire des communes, Comédit, 1909.
Annuaire de la Meuse 1913 (page 62-63)
Archives de la Meuse, E dépôt 399/33; 399/34 ; 399/86 ; 399/111 ; 399/112
Archives municipales
Histoire de Tronville, des industries :
https://sites.google.com/site/tronvilleenbarrois55/historique/anciennes-entreprises
https://sites.google.com/site/tronvilleenbarrois55/historique
Vous voulez en apprendre encore plus sur l’histoire de notre commune,
nous vous invitons à vous rendre sur le site personnel d’un habitant du village.